Page:Huret - Enquête sur l’évolution littéraire, 1891.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
46
ENQUÊTE

nécessaire dont je viens de vous parler. Saisir les rapports des données hétérogènes apportées par les naturalistes et les psychologues, en tirer la raison vitale et essentielle des mouvements humains qui, pour moi, sont très liés aux mouvements de la planète dont l’homme n’est que pour ainsi dire une cellule cérébrale et l’humanité l’encéphale ; exprimer ces rapports entre les lois supérieures de gravitation, entre l’inconnu ou Dieu et le phénomène conscient du personnage choisi, celui-ci étant une forme passagère où se manifeste, d’ailleurs, l’essence divine et première, — en un mot réaliser dans tout leur ensemble les théories du spinozisme.

J’ai tâché de le faire pour ma part, dans mes livres des Volontés merveilleuses qui comprennent Être, En décor, et Essence de soleil. M. Gabriel Mourey publiera prochainement des ouvrages qui me paraissent également devoir instaurer cette synthèse d’art littéraire.

— Il faut donc, dis-je pour terminer, enclore votre littérature dans le cycle magique où se détachent les manifestes du Sar Joséphin Péladan et les vulgarisations de M. Papus ?

Mon interlocuteur hoche la tête en souriant du bout des lèvres, mais sans répondre. Je m’aperçois que ce serait sans doute sortir de mon programme que de pousser plus loin mes interrogations sur le magisme ; j’ajoute pourtant :