Page:Huston - Le répertoire national ou Recueil de littérature canadienne, 1848, I.djvu/366

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Pourquoi briser les liens les plus beaux ?
Vous nous fuyez, et nous sommes vos frères,
Et nous pleurons sur les mêmes tombeaux,
En remuant les cendres de nos pères.
Rapprochons-nous, puis espérons...
Puis, si leur crime se consomme,
Frères alors nous marcherons,
Nous marcherons comme un seul homme,
Comme un seul homme.

Qui d’entre nous devait avoir perdu
Le noble droit de dire sa pensée ?
Dites celui dont le cœur est vendu
Ou quelle idole est par nous encensée ?
Rapprochons-nous, puis espérons...
Puis, si leur crime se consomme,
Frères alors nous marcherons,
Nous marcherons comme un seul homme,
Comme un seul homme.

Contre l’honneur d’un lâche parchemin
Qui donc de nous échangera sa patrie ?
La liberté n’a-t-elle qu’un chemin ?
En la cherchant, l’avons-nous donc flétrie ?
Rapprochons-nous, puis espérons...
Puis, si leur crime se consomme,
Frères alors nous marcherons,
Nous marcherons comme un seul homme,
Comme un seul homme.

Non, frères, non, vous le verrez encor,
La liberté fut toujours notre idole :
Au culte impur d’un scandaleux Veau-d’or
Nous n’avons point vendu notre symbole.
Rapprochons-nous, puis espérons...
Puis, si leur crime se consomme,
Frères alors nous marcherons,
Nous marcherons comme un seul homme,
Comme un seul homme.

Dans le creux noir d’un abîme profond,
Le sang bouillonne en un torrent rapide ;
Vous avez dit : « Passons-le d’un seul bond,
Ne craignons pas, c’est un ruisseau limpide. »