Page:Huston - Le répertoire national ou Recueil de littérature canadienne, 1848, I.djvu/367

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Rapprochons-nous, puis espérons...
Puis, si leur crime se consomme,
Frères alors nous marcherons,
Nous marcherons comme un seul homme,
Comme un seul homme.

Soudain votre oeil a mesuré l’élan ;
Le prendrez-vous sans attendre la foule ?
Ah ! déchirez ces pages d’un roman ;
Le gouffre est large, et c’est du sang qu’il roule !
Rapprochons-nous, puis espérons...
Puis, si leur crime se consomme,
Frères alors nous marcherons,
Nous marcherons comme un seul homme,
Comme un seul homme.

Pour s’abreuver et de sang et de fiel,
Il faudra plus qu’une soif éphémère ;
Frères, aussi, peut-être que le ciel
Rendra pour nous la coupe moins amère.
Rapprochons-nous, puis espérons...
Puis, si leur crime se consomme,
Frères alors nous marcherons,
Nous marcherons comme un seul homme,
Comme un seul homme.

Un peu plus loin tout près d’un olivier,
Nous croyons voir une route plus sage :
Là, la raison tient son dernier levier,
Et la prudence a son dernier passage.
Rapprochons-nous, puis espérons...
Puis, si leur crime se consomme,
Frères alors nous marcherons,
Nous marcherons comme un seul homme,
Comme un seul homme.

Nous trancherons là le noeud gordien ;
Car pour entrer dans la terre promise,
Quand la raison, frères, ne peut plus rien,
Le glaive est juste et la hache est permise.
Rapprochons-nous, puis espérons...
Puis, si leur crime se consomme,
Frères alors nous marcherons,
Nous marcherons comme un seul homme,
Comme un seul homme.

F. R. Angers.