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des singes anthorpomorphes

pithecus formæ raræ Barbilius vocatus et originem a China ducebat. Hoppius est d’avis que cet individu est peut-être l’un de ces êtres à queue de Chat de qui Nicolas Köping affirme qu’ils peuvent manger tout l’équipage d’un bateau « gubernator navis » et le reste ! Dans le Systema naturæ, Linnée le désigne dans une note sous le nom de Homo caudatus, et semble hésiter à le regarder comme une troisième espèce d’homme. Selon Temminck, le Satyrus Tulpii est la reproduction d’un dessin de chimpanzé, que je n’ai point vu, publié par Scotin en 1738 ; c’est le Satyrus indicus du Systema naturæ, qui est considéré par Linné comme étant peut-être une variété du Satyrus sylvestris. Le dernier, appelé pygmeus Edwardi, est copié du dessin d’un jeune « homme des bois » ou vrai orang-outang, qui est donné par G. Edwards dans ses Gleanings of natural history (1758).

Buffon fut plus heureux que son illustre rival. Non-seulement il eut l’occasion rare d’étudier un jeune chimpanzé vivant, mais il eut bientôt en sa possession un anthropoïde asiatique, le premier et seul spécimen adulte qui ait été, pendant de longues années, apporté en Europe. Avec l’aide précieuse de Daubenton, Buffon donna une excellente description de cette créature, qui, à cause des singulières proportions de son corps, fut appelé singe à longs bras ou gibbon ; c’est l’Hylobates lar des modernes.

Lorsque, en 1766, Buffon écrivit le quatorzième volume de son grand ouvrage, il était en relation personnelle et familière avec un jeune d’un genre d’anthropoïde africain et avec un adulte d’une espèce asiatique ; dans le même temps, l’orang-outang et le mandrill de Smith lui étaient connus de réputation. De plus, l’abbé Prévost avait traduit en français une bonne partie des Pilgrims de Purchas dans son Histoire générale des voyages (1748), et là Buffon