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des singes anthorpomorphes

j’ai vus dernièrement ne pouvait pas être à moins de 40 pieds, et, plus probablement encore, il était à 50 pieds ; mais c’était là une hauteur inusitée.

« Leur habitat n’est pas permanent, mais il se modifie selon les exigences de la nourriture, de la solitude et selon les circonstances. Nous les voyons plus souvent dans des régions élevées ; mais cela dépend de ce fait, que les terrains bas étant plus favorables que les autres pour la culture du riz sont plus fréquemment défrichés ; il s’ensuit que nos chimpanzés ont le plus grand besoin d’arbres convenables pour leurs nids… Il est rare de voir sur le même arbre ou dans le même voisinage plus d’un ou de deux nids ; on en a trouvé cinq, mais c’était là un cas exceptionnel.

« Ils sont très-malpropres dans leurs habitudes… C’est une tradition généralement répandue parmi les indigènes que les singes furent à une certaine époque membres de leur propre tribu ; qu’à cause de leurs mœurs dépravées, ils furent expulsés de toute société humaine, et qu’en raison d’une persistance obstinée dans leurs hideuses inclinaisons, ils en sont venus à leur état actuel de dégénérescence et d’organisation physique. Ces indigènes, néanmoins, ne se privent pas d’en manger et en considérait la chair comme très-agréable au goût quand elle est cuite avec de l’herbe et de la pulpe de noix de coco.

« Les chimpanzés montrent un degré très-remarquable d’intelligence, et la mère manifeste beaucoup d’affection pour ses petits. La seconde femelle que nous avons décrite était, lorsqu’on la découvrit, sur un arbre avec son compagnon et deux petits (un mâle et une femelle). Son premier mouvement fut de descendre très-rapidement et de se sauver dans le taillis avec son compagnon et la petite femelle.