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Page:Huxley - De la place de l'homme dans la nature.djvu/181

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histoire naturelle

« Le jeune mâle étant resté en arrière, elle retourna vite à son secours ; elle monta sur l’arbre et le prit dans ses bras ; à ce moment elle fut tuée, et la balle traversa l’avant-bras du petit, dans sa route vers le cœur de la mère.

« Dans une autre circonstance, quand la mère fut découverte, elle resta sur l’arbre avec sa progéniture, suivant anxieusement les mouvements du chasseur. Quand il visa, elle fit un mouvement avec sa main, précisément de la même façon qu’un être humain, comme pour dire de ne pas tirer et de s’en aller. Lorsque les blessures qu’ils reçoivent ne sont pas instantanément mortelles, on sait qu’ils en arrêtent le sang en pressant avec la main sur la région frappée, et quand cela ne réussit pas, ils y appliquent des feuilles et du gazon. Quand ils sont atteints par la balle, ils poussent soudain un cri aigu semblable à celui d’un être humain dans une détresse soudaine et violente. »

On affirme toutefois que la voix ordinaire du chimpanzé est rude, gutturale et peu grave, quelque chose en somme qui ressemble à « whoo-whoo » (loc. cit., p. 365).

Les analogies qu’offrent le chimpanzé et l’orang dans la construction de leurs nids et dans les procédés qu’ils emploient à cet effet sont extrêmement intéressantes ; mais, d’un autre côté, l’activité du premier et sa tendance à mordre sont des particularités par lesquelles il ressemble aux gibbons. Quant à leur lieu géographique, les chimpanzés que l’on trouve dans la Sierra Leone au Congo, rappellent plutôt l’un des gibbons que l’un ou l’autre des singes anthropomorphes, et il n’est pas improbable que, de même que pour les gibbons, on puisse en compter plusieurs espèces répandues sur l’aire géographique du genre.


Le même excellent observateur à qui j’ai emprunté le tableau précédent des habitudes du chimpanzé adulte, a