singes ; et si nous les trouvions d’une valeur anatomique moindre que ceux qui distinguent certains membres de l’ordre des singes d’autres individus qui sont universellement reconnus comme en faisant partie, nous placerions sans hésiter, dans le même ordre, le nouveau genre tellurien.
Je vais maintenant exposer en détail les faits qui ne me paraissent laisser d’autre alternative que d’adopter ce dernier parti.
Il est tout à fait certain que le singe qui se rapproche le plus de l’homme dans l’ensemble de son organisation, est ou le chimpanzé ou le gorille ; et comme de choisir l’un ou l’autre n’introduit aucune différence réelle dans le plan de mon argumentation, pour les comparer d’une part à l’homme, d’autre part au reste des primates, je choisirai le gorille (pour autant que son organisation nous est connue), animal qui est maintenant tellement célèbre en prose et en vers, que tout le monde doit en avoir entendu parler et s’être fait quelque opinion sur ses formes extérieures ; je signalerai parmi les traits distinctifs les plus importants, entre l’homme et cet être remarquable, tous ceux que les limites de cet ouvrage me permettront de discuter et aussi tous ceux que demanderont les exigences de mon argumentation, et j’étudierai la valeur et l’importance de ces différences, comparées avec celles qui séparent le gorille des autres animaux du même ordre. Mais comme nous ne connaissons pas complètement le cerveau du gorille, en discutant les caractères tirés du cerveau, je choisirai, pour terme de comparaison, celui du chimpanzé, comme atteignant le degré le plus élevé de développement parmi les singes.
Dans les rapports proportionnels des membres et du tronc du gorille et de l’homme, il y a une différence re-