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rapports anatomiques

hippocampe ou ergot de Morand ; le grand hippocampe est une éminence plus considérable sur le plancher de la corne descendante. Nous ignorons quelle peut être l’importance fonctionnelle de ces deux divisions anatomiques.

Comme pour démontrer, par un exemple saisissant, l’impossibilité d’élever aucune barrière entre le cerveau de l’homme et celui des singes, la nature nous a pourvus, dans les simiens inférieurs, d’une série presque complète de gradations, depuis les cerveaux de très-peu plus élevés que celui des rongeurs jusqu’à ceux qui sont peu inférieurs à celui de l’homme. Et c’est un fait remarquable que bien qu’il existe un hiatus dans cette série simienne, pour autant que nos connaissances actuelles nous permettent de l’affirmer, cet hiatus n’est pas entre l’homme et le singe, mais entre les singes moyens et les inférieurs, ou, en d’autres termes, entre les singes du vieux et du nouveau monde, d’une part, et les lémuriens. Chacun des lémuriens qui jusqu’à présent a été étudié a un cervelet partiellement visible de la face supérieure de l’encéphale, et possède un lobe postérieur qui contient la corne postérieure et le petit hippocampe plus ou moins rudimentaire. Chaque singe du nouveau monde ou du vieux, sapajou, babouin ou anthropoïde, a, au contraire, son cervelet entièrement recouvert postérieurement par les lobes cérébraux, et possède une volumineuse corne postérieure avec un petit hippocampe bien développé.

Chez plusieurs de ces individus, tels que le saïmiri (chrysotrhix), les lobes cérébraux surplombent et s’étendent en arrière de beaucoup plus au delà du cervelet qu’ils ne font chez l’homme (fig, 25), et il est certain que, chez tous, le cervelet est complètement recouvert en arrière par des lobes postérieurs bien développés. Ce fait peut être vérifié par tous ceux qui possèdent le crâne d’un singe quelconque de