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Page:Huxley - De la place de l'homme dans la nature.djvu/256

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de l’homme et des animaux.

l’ancien ou du nouveau continent. En effet, comme le cerveau, chez tous les mammifères, remplit entièrement la cavité crânienne, il est évident qu’un moule de l’intérieur du crâne reproduira la forme générale de l’encéphale avec assez d’exactitude pour que, en ce qui nous intéresse, on puisse négliger les différences sans importance qui peuvent provenir de l’absence des membranes du cerveau dans le crâne sec. Si donc l’on compare le moule en plâtre avec un semblable moule obtenu d’un crâne humain, on verra que le moule de la loge cérébrale qui représente le cerveau du singe couvre et surplombe le moule de la loge cérébelleuse, qui représente le cervelet de la même façon que chez l’homme (fig. 34). Un observateur peu attentif, oubliant qu’un tissu mou comme celui du cerveau perd sa forme propre au moment où il est extrait du crâne, peut, à la vérité, se méprendre, et s’il trouve le cervelet découvert, ne pas s’apercevoir que ce fait peut être attribué, non au rapport naturel des régions, mais à l’extraction et à la déformation consécutive ; mais son erreur deviendra évidente même à ses propres yeux s’il essaye de replacer le cerveau dans la cavité crânienne. Supposer que le cervelet d’un singe est naturellement à découvert en arrière est une erreur comparable seulement à celle que l’on commettrait si l’on pensait que les poumons de l’homme n’occupent qu’une petite portion de la cavité thoracique, parce que, au moment de l’ouverture de la poitrine, ils reviennent sur eux-mêmes, et que leur élasticité n’est plus neutralisée par la pression intérieure de l’air.

La première erreur est même moins excusable, car elle doit devenir patente à toute personne qui examinera une section crânienne d’un singe quelconque au-dessus des lémuriens, même sans prendre la peine d’en faire un moulage. Dans chacun de ces crânes, il y a en effet, comme