Page:Huxley - De la place de l'homme dans la nature.djvu/279

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
252
rapports anatomiques.

lequel je démontrai complétement l’exactitude des trois propositions suivantes :

1. Que le troisième lobe n’est pas caractéristique de l’homme et ne lui est pas exclusivement propre, mais qu’il existe chez tous les quadrumanes élevés.

2. Que la corne postérieure du ventricule latéral n’est point caractéristique de l’homme, puisqu’elle existe également chez les quadrumanes élevés.

3. Que le petit hippocampe n’est point exclusivement propre à l’homme et ne peut lui servir de caractéristique, puisqu’il existe chez un certain nombre de quadrumanes élevés.

— Ce mémoire contenait en outre le passage suivant : « Et enfin, Schrœder van der Kolk et Vrolik[1], bien qu’ils notent particulièrement que « le ventricule latéral se distingue de celui de l’homme par le peu de développement de la corne postérieure où l’on ne peut voir qu’une raie comme trace du petit hippocampe, » cependant la fig. 4 de leur seconde planche montre que cette corne postérieure est un organe parfaitement distinct et sur lequel on ne peut se tromper, aussi volumineux qu’il l’est souvent chez l’homme même. Il est d’autant plus surprenant que le professeur Owen ait négligé les assertions explicites et les planches de ces auteurs, que, bien évidemment, sa planche du cerveau d’un chimpanzé est une copie réduite de la seconde figure de la première planche de MM. Schrœder van der Kolk et Vrolik[2].

Cependant Gratiolet a pris soin de faire remarquer que « malheureusement le cerveau qui leur a servi de modèle était profondément affaissé, aussi la forme générale du cerveau est-elle rendue dans leurs planches d’une manière tout à fait fausse. » Il est d’ailleurs évident, si l’on compare une section de crâne de chimpanzé avec ces planches, que l’opinion de Gratiolet est parfaitement exacte, et l’on doit vivement regretter qu’un dessin aussi imparfait ait été pris comme une représentation typique du cerveau du chimpanzé.

Depuis ce moment, l’impossibilité de conserver son attitude, aurait dû être aussi apparente pour le professeur Owen que pour n’importe qui ; mais bien loin de rétracter les erreurs graves dans lesquelles il était tombé, le professeur Owen y a persisté et les a répétées ; premièrement, dans une leçon faite devant l’Institution Royale le 19 mars 1861, leçon que son auteur a reconnue exactement reproduite dans l’Athenæum du 25 du même mois, par une lettre adressée à ce journal le 30. Le compte rendu de l’Athenæum était accompagné d’un diagramme qui était censé représenter le cerveau d’un gorille, mais qui était si extraordinairement inexact que le professeur Owen, dans la lettre en question, le désavoua en substance, mais non explicitement. En reconnaissant cette erreur, toutefois, M. Owen tomba dans une autre erreur, beaucoup plus importante ; sa communication se termine par le paragraphe suivant : « Pour la proportion exacte selon laquelle le cerveau recouvre le cervelet chez les singes supérieurs, il faut se reporter à la figure qui

  1. Vrolik, Op. cit., p. 271.
  2. Vrolik, Loc. cit., p. 18.