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sur quelques ossements humains fossiles.

vantes ait été proposée, pour nous conduire à rechercher, non sans anxiété, si les récentes découvertes d’ossements humain à l’état fossile[1] lui viennent en aide ou la combattent, et dans quelle mesure.

Je me limiterai, en discutant cette question, à ces fragments de crânes humains qui proviennent des cavernes d’Engis, dans la vallée de la Meuse en Belgique et de celles de Neanderthal près Düsseldorf, cavernes dont les rapports géologiques ont été étudiés avec tant de soin par sir Charles Lyell[2] ; je m’appuierai sur cette grande au-

  1. Il y a dans le texte : in a fossil state ; mais on conçoit qu’il n’est point ici question d’un état particulier des ossements défigurés par des incrustations salines. On donne néanmoins quelquefois le nom de fossile à certaines pétrifications ; mais c’est à un emploi vulgaire et abusif de ce terme ; la notion qu’il comporte est celle de contemporanéité avec certaines espèces d’animaux aujourd’hui complètement éteintes ou n’existant plus en Europe, telles que le Mammouth de Sibérie (Elephas primigenius Blum), le Rhinocéros (Rh. tichorinus Cuv.), le Renne (Cervus Tarand.), la Hyène (H. spelæa) et l’Ours des Cavernes (Ursus spelæus), l’Hippopotame (H. major). Toutes ces espèces appartiennent aux terrains quaternaires. M. E. Lartet admet quatre âges paléo-zoologiques : ceux du Mammouth, de l’Ours des Cavernes, du Renne et de l’Aurochs.

    M. Garrigou a très-bien étudié cette chronologie dans son étude comparative sur les alluvions quaternaires anciennes et des cavernes. Il a réduit à deux les âges zoologiques fossiles, ceux du grand Ours et du Renne ; l’âge de la pierre polie, beaucoup plus récent, offre presque exclusivement des animaux dont les espèces domestiques existent encore de nos jours. On trouvera au surplus des notions très-étendues sur ces questions dans l’appendice à l’ouvrage de sir Charles Lyell, l’Homme fossile en France (Paris, 1864, J. B. Baillière et fils). Les Reliquiæ aquitanicæ de MM. Lartet et Christy, auxquels nous aurons l’occasion de faire un emprunt dans notre appendice, offriront au complet l’histoire des cavernes du Périgord et du bassin de la Garonne. Sir John Lubbock a proposé les termes palæolithique et néolithique pour les périodes du drift ou dilivium (mot absurde qui semble impliquer l’idée fausse d’un déluge). Les deux autres âges préhistoriques seraient l’âge du bronze et du feu (Prehistoric Times, p.2). (Trad.)

  2. Ch. Lyell, l’Ancienneté de l’homme prouvée par la géologie ; trad. par M. Chaper. Paris, 1864.