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sur quelques ossements humains fossiles.

torité pour admettre, comme établi, que le crâne d’Engis appartenait à un contemporain du Mammouth (Elephas primigenius) et du Rhinocéros laineux (Rhinoceros tichorrinus), avec les os desquels il a été découvert, et que le crâne de Neanderthal est d’une date fort reculée quoique incertaine. Quel que soit l’âge géologique de ce dernier, je conçois qu’il est parfaitement sûr (d’après les principes ordinaires des raisonnements paléontologiques) d’admettre que le premier de ces crânes nous fait remonter au moins jusqu’à la limite la plus reculée de cette zone biologique si vague, qui sépare l’époque géologique actuelle de celle qui l’a immédiatement précédée ; il ne peut y avoir aucun doute sur les merveilleux changements qu’a subi la géographie physique de l’Europe, depuis le temps où les ossements des hommes et des Mammouths, des Hyènes et des Rhinocéros furent emportés pêle-mêle dans les cavernes d’Engis.

Le crâne de la caverne d’Engis a été découvert par le professeur Schmerling, qui l’a décrit avec d’autres restes humains, exhumés à la même époque dans son précieux ouvrage[1], d’où nous extrayons le passage suivant (page 59 et seq.).

« J’observe d’abord que ces restes humains qui sont en ma possession sont, comme les milliers d’os que j’ai exhumés depuis peu de temps, caractérisés par le degré de décomposition qui est absolument le même que ceux des espèces éteintes ; tous sont cassés, à quelques exceptions près ; quelques-uns sont arrondis comme cela a souvent lieu dans les ossements fossiles d’autres espèces ; les cassures sont verticales ou obliques ; aucune ne porte des traces

  1. Schmerling, Recherches sur les ossements fossiles découverts dans les cavernes de la province de Liége, 1833. Nous avons reproduit le texte original de cet ouvrage qui se trouve à la bibliothèque du Museum. (Trad.)