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sur quelques ossements humains fossiles.

au diluvium à une période quelque peu postérieure, et les véritables ossements diluviens qui seuls offriraient des dendrites. Mais je suis depuis longtemps convaincu que ni l’absence des dendrites ne peut être considérée comme un signe d’âge récent, ni leur présence comme suffisante pour établir la haute antiquité des objets sur lesquels ils se montrent. J’ai moi-même constaté sur du papier qui ne pouvait avoir plus d’un an de date, des dépôts dendritiques que l’on ne pouvait distinguer de ceux des ossements fossiles. Ainsi je possède un crâne de chien qui provient d’une colonie romaine dans le voisinage de Heddersheim Castrum Hadrianum, que l’on ne peut en aucune façon distinguer des os fossiles des cavernes de Frankish ; il présente la même couleur et adhère à la langue exactement comme ceux-là, de sorte que ce caractère qui, au meeting de Bonn, a donné lieu à des scènes si amusantes entre Bucklandes et Schmerling, n’a plus aucune valeur. C’est pourquoi, dans les cas douteux, la condition des os peut à peine donner des moyens de s’assurer s’il est fossile, c’est-à-dire s’il a une antiquité géologique, où s’il appartient à la période historique. »

Comme nous ne pouvons maintenant considérer le monde primitif comme présentant des conditions d’existence totalement différentes, sans aucune transition à la vie organique actuelle, la désignation de fossile, en tant qu’appliquée à un os, n’a plus le sens qu’elle comportait au temps de Cuvier. Il y a des présomptions suffisantes que l’homme a coexisté avec les animaux trouvés dans le diluvium, et plusieurs races sauvages peuvent avoir disparu bien avant toute période historique, en même temps que les animaux du monde ancien, tandis que les races dont l’organisation s’était perfectionnée avaient propagé leur genre. Les ossements qui sont le sujet de cette note offrent