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sur quelques ossements humains fossiles.

des caractères qui, bien que laissant l’époque géologique incertaine, indiquent néanmoins une très-haute antiquité. On doit aussi remarquer que, si commune que soit la découverte d’ossements d’animaux diluviens dans les cavernes à dépôt de limon, de tels débris n’ont point été trouvés à Neanderthal, et que les os qui étaient recouverts par un dépôt qui n’avait que 4 ou 5 pieds d’épaisseur, sans aucune enveloppe protectrice de stalagmite, avaient conservé la plus grande partie de leur substance organique.

« Ces circonstances peuvent être réunies contre la probabilité d’une antiquité géologique. En outre, rien ne nous autorise à considérer cette forme crânienne comme représentant le type primitif le plus sauvage de la race humaine, depuis que l’on connaît des crânes parmi les sauvages contemporains, qui, bien que n’offrant pas cette conformation extraordinaire du front qui donne au crâne de Neanderthal l’aspect de celui des grands singes, ont néanmoins des caractères qui appartiennent à un état très-inférieur de développement tel que la grande profondeur de la fosse temporale, les saillies temporales en crête proéminentes, et la capacité crânienne généralement très-inférieure. Il n’y a aucune raison pour supposer que la dépression post-frontale soit due à un aplatissement artificiel, tel qu’il est pratiqué, sous différentes formes, par les nations barbares du vieux et du nouveau monde. Le crâne est tout à fait symétrique et ne montre aucune trace de contre-pression occipitale, tandis que, selon Morton, chez les têtes plates de la Colombie, l’os frontal et le pariétal sont toujours sans symétrie. Sa conformation montre le peu de développement de la région antérieure de la tête qui a été si fréquemment notée dans les crânes très-anciens, et qui nous donne une preuve des plus frappantes de l’in-