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sur quelques ossements humains fossiles.

fluence de la culture et de la civilisation sur la forme du crâne humain. »

Plus loin le docteur Shaafhausen dit encore :

« Il n’y a absolument aucun motif pour considérer le développement inaccoutumé des sinus frontaux, dans le crâne de Neanderthal, comme une déformation pathologique ou individuelle ; il s’agit ici sans nul doute possible, d’un caractère typique de race qui est en relation physiologique avec l’épaisseur extraordinaire des autres os du squelette, lesquels excèdent d’environ la moitié les proportions usuelles. Le développement des sinus frontaux, qui sont des appendices des conduits de l’air, indique pareillement une force et une puissance exceptionnelle des mouvements, telle que l’on peut l’induire du volume de toutes les arêtes et apophyses destinées à l’insertion des muscles ou à articulation des os. Que cette conclusion puisse être tirée de l’existence de larges sinus frontaux et de la proéminence de la région inférieure du front, plusieurs autres observations le confirment de différentes façons. Les mêmes caractères, selon Pallas, distinguent le cheval sauvage du domestique et, selon Cuvier, l’ours des cavernes de l’ours contemporain ; selon Roulin, le cochon sauvage d’Amérique a repris sa ressemblance avec le verrat, de même que le chamois se distingue de la chèvre ; le bull-dogue enfin qui se caractérise par ses os volumineux et ses muscles fortement développés, s’éloigne de toutes les espèces de chiens. L’évaluation de l’angle facial, qui, selon le professeur Owen, est si difficile à fixer chez les grands singes à cause de la proéminence des arcades sus-orbitaires, est dans le cas présent, rendue encore plus difficile à cause de l’absence du trou auditif et de l’épine nasale. Mais si l’on donne au crâne une position horizontale convenable à la hauteur des parties subsistantes des lames orbitaires, et que