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sur quelques ossements humains fossiles.

ligne, vivent les hommes les plus brachycéphales, orthognates, aux cheveux lisses et à la peau jaune — les Tartares et les Kalmoucks. Les deux extrémités de cette ligne imaginaire sont pour ainsi dire des antipodes ethniques[1].

    ouvert, que la grandeur de la face par rapport au crâne sera considérable et inversement, de sorte qu’il doit diminuer à mesure que l’intelligence s’accroît. C’est, en effet, ce qu’a vérifié Welcher, qui a trouvé les séries suivantes : sur 30 crânes allemands normaux, moyenne 134° ; 30 crânes de femmes, moyenne 138° ; six nègres, 144° ; 8 nouveau-nés, moyenne 141° ; 10 enfants de 10 à 15 ans, moyenne 137 ; 3 nègres, 138 ; 1 idiot, 445 ; 1 chimpanzé, 149 ; jeune orang, 155 ; orang adulte, 174 ; orang vieux, 180. Trois crânes de sagous bruns ont fourni la même progression d’accroissement de l’angle, à mesure que l’intelligence diminuait, c’est-à-dire que l’âge augmentait ce qui est de règle chez les singes.

    L’angle nasal E, N, B (fig. 53) mesure, selon Welcker, le prognathisme de la face ; il croit avec l’angle sphénoïdal, c’est-à-dire qu’il diminue à mesure que l’intelligence s’accroît. Nous ne pouvons entrer dans plus de détails sur les triangulations crâniennes ; tout en reconnaissant l’avantage qu’il y a à prendre des mesures sur un crâne ouvert, le procédé de M. Broca, au moins pour ce qui est de l’angle sphénoïdal, évite une section, autrefois indispensable ; ce qui, vu la nécessité de prendre des moyennes stables sur un grand nombre de crânes, rendait l’angle en question peu pratique, ainsi que l’a fait justement remarquer Bertillon dans son excellent article, Angles céphaliques, du Dict. encycl. des sc. médicales. (Trad.)

  1. Depuis cet ouvrage, M. Huxley a publié un mémoire que nous avons déjà eu l’occasion de citer (p. 298), et qui contient implicitement une méthode que nous devons signaler en même temps que des documents crâniologiques trop importants pour que nous laissions passer l’occasion de les faire connaître aux anthropologistes français. Ce mémoire de 16 pages, lu à la réunion de l’Association britannique de Birmingham en 1866, a pour titre : Sur deux formes extrêmement contrastées du crâne humain. La méthode, à nos yeux, et sans que M. Huxley fasse mention de son dessein, consiste à rechercher et à décrire les formes crâniennes extrêmes, afin de déterminer pour des points de repère précis les types intermédiaires, et cela pour chacun des éléments principaux de la structure crânienne. Ces éléments ne sont pas très-nombreux. En première ligne, il faudrait placer les relations angulaires de la face et de la partie du crâne qui loge le cerveau ; en seconde ligne, les proportions relatives de la longueur et de la largeur du crâne ou l’indice céphalique ; cet indice devrait pouvoir être rapporté à la portion du crâne, antérieure ou postérieure, qui l’a déterminé, ainsi que Broca l’a établi pour les crânes des