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sur quelques ossements humains fossiles.

Une ligne tirée à angle droit ou à peu près, sur cette ligne polaire qui va de l’Europe et de l’Asie méridionale à l’Hindoustan, nous donnerait une sorte d’équateur autour duquel se groupent les têtes arrondies, les ovalaires, les

    Basques (dolichocéphalie occipitale ou frontale) ; en troisième ligne, le diamètre vertical maximum, ou mieux encore l’indice vertical, c’est-à-dire le rapport du diamètre longitudinal au vertical, rapport qui selon Gaussin augmente ou diminue proportionnellement à l’indice céphalique ; disons en passant, que selon de Khanikof le diamètre vertical est constamment égal au tiers de la somme des deux autres (Bull. de la Soc. d’anthr., 1865, p. 141 et 184) ; en quatrième ligne, la capacité crânienne. Sans contester la valeur des cinquante ou soixante mensurations indiquées par les craniologistes, je crois que, pour arriver à de grands groupes, les quatre éléments que je viens de signaler, rapportés aux formes extrêmes, suffiraient à déterminer des classements mathématiques, et auraient en outre l’avantage de faciliter le travail d’observation ; de la note de M. Huxley, j’extrairai donc les éléments qui peuvent s’y rapporter et ceux qui, d’ailleurs, sont les plus frappants.

    Les deux crânes à formes extrêmes — qui probablement sont les formes normales les plus extrêmes — proviennent, l’un d’un Tartare, et le second est attribué vaguement à un indigène de la Nouvelle-Zélande. Mais M. Huxley croit qu’il y a eu là une erreur et que ce crâne est australien, opinion que dès le premier coup d’œil on est disposé à partager. Le premier appartient au musée des chirurgiens de Londres, le second à M. J.-B. Sedgwick. Mais, comme la provenance des crânes n’a pour ce qui nous occupe en ce moment qu’un intérêt secondaire, acceptons les dénominations de Tartare et d’Australien comme les plus vraisemblables. Cela convenu, disons que les diamètres longitudinaux sont, en millimètres (réduits d’après les mesures données en 1/100 de pouce) : tartare 169,5 ; australien 191 ; diamètre vertical (pris du bord antérieur du trou occipital au point de jonction des sutures coronales et sagittales) : tartare 134 ; australien 145,4 ; transverse : tartare 165,7 ; australien 120 ; d’où l’on déduit les indices céphaliques suivants : tartare 97,7 ; australien 62,9. Ainsi, le crâne australien est plus long que le tartare de 215 millimètres, et le crâne tartare est plus large que l’australien de 546 millimètres. Le contenu cubique du crâne de tartare, d’après le moule de l’intérieur du crâne est évalué à 95 pouces cubes, soit 1566 cent. cubes, celui de l’australien à 80 pouces cubes, soit 1310 ; largeur extrême du frontal : tartare 130 millimètres ; australien 99 ; somme toute, les contrastes extrêmes semblent se rapporter par-dessus tout aux indices céphaliques. Il est à désirer que l’on recherche les formes extrêmes pour tous les éléments craniomorphiques. (Trad.)