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sur quelques ossements humains fossiles.

ont été tracés par M. Busk. L’occiput est tout aussi fuyant, les arcades sourcilières sont presque aussi proéminentes et le crâne est aussi bas. De plus, le crâne de Borreby ressemble plus qu’aucun crâne australien à celui de Neanderthal par l’inclinaison rétrograde du front, beaucoup plus rapide que dans ceux-là. D’autre part les crânes de Borreby sont tous un peu plus larges que le crâne de Neanderthal, par rapport à leur longueur ; quelques-uns d’entre eux, en effet, atteignent le rapport de 80 : 100, qui constitue la brachycéphalie.

Je puis maintenant conclure et dire que les ossements fossiles découverts jusqu’à ce jour ne semblent pas nous rapprocher sensiblement de cette forme inférieure pithécoïde par les modifications de laquelle l’homme est probablement devenu ce qu’il est ; et si nous considérons ce qui est connu des plus anciennes races humaines ; sachant qu’elles fabriquent des haches et des couteaux de silex de la même forme que ceux que fabriquent les hommes les plus sauvages de l’époque actuelle[1], et que nous avons

    dant une longue période, couvert la contrée d’épaisses forêts ; à son tour le chêne a cédé la place au hêtre qui n’existait pas encore à l’époque du bronze et qui aujourd’hui abonde dans les forêts du Danemark. Ces changements exigent un laps énorme de temps. Par l’ensemble de leurs caractères les kjokkenmöddings doivent se placer chronologiquement entre l’âge du renne et celui des habitations lacustres. Ajoutons ici que des amas de coquillages analogues ont été trouvés à la Terre-de-Feu par Darwin, dans les comtés de Cornouaille et de Devonshire par Pengelly et Bater, sur les côtes d’Écosse par Gordon, à Saint-Valery-sur-Somme, par Lubbock, en Australie par Dampier, dans la péninsule Malaise par Earle, dans le Massachusetts et la Géorgie par Lyell.(Trad).

  1. Il a souvent été question dans ce volume des analogies qu’offraient les races sauvages modernes avec les habitants des cavernes et des terrains quaternaires, nous profitons donc de l’autorisation que nous donne M. Lartet pour reproduire ici quelques types des instruments de l’âge de la pierre, comparés à ceux des Esquimaux, des Néo-Calédoniens, etc. (Voir fig. 57 à 67.) Ces figures sont empruntées au magnifique ouvrage de Lartet et Christy : Reliquiæ Aquitanicæ. Paris, 1866, livraison 2.