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du congrès paléo-anthropologique.

La fréquence de l’ossification de la suture sagittale produisant la forme dolichocéphalique, a conduit M. de Baër à admettre que ce caractère représente une forme typique ; M. Virchow croit au contraire qu’il est individuel, mais il est loin de nier qu’il puisse être transmis par l’hérédité, et il en cite un cas observé à l’hôpital de la Charité de Berlin ; néanmoins, il pense que par la transmission héréditaire de cette anomalie, la formation d’une famille, d’une tribu, d’une race, possible a priori, n’a jamais été constatée dans le genre humain.

Passant ensuite à la description des crânes trouvés dans le nord-est de l’Allemagne, dans les tumuli les plus anciens et dans les couches les plus profondes du sol, M. Virchow constate qu’ils sont éminemment dolichocéphaliques et qu’ils offrent les plus grandes analogies avec les crânes basques. En regard de ces ossements, il faut placer ceux que l’on attribue à la plus ancienne population slave et particulièrement aux Vendes, dont les débris portent aujourd’hui dans le Brandebourg le nom de Serbes. C’est par quelques considérations historiques sur les problèmes très-obscurs de la slavicité et du germanisme que le célèbre politique a terminé sa lecture. Faisons ici remarquer que de tous les hommes voués en Europe aux affaires publiques, M. Virchow seul assistait à un congrès qui intéresse cependant à un haut degré le problème à peine posé des nationalités, au sujet desquelles tant d’erreurs et de non-sens sont répandus dans la presse européenne,

Il était réservé au savant professeur d’anthropologie de Bonn, M. Shaaffhausen, de terminer la dernière séance du congrès par le discours le plus hardi, le plus compréhensif et le plus intéressant de tous ceux qui ont été lus pendant cette session. On en jugera par le début :

Si l’homme ne fait pas exception à la grande loi naturelle qui nous offre