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INTRODUCTION.

le répète, c’est là une solution, et voilà dans quel sens le problème de l’origine est scientifique et dans quel sens il reçoit une réponse : l’univers dans sa phénoménalité est un ensemble de conversions dynamiques et plastiques, sans commencement comme sans terme final. Une critique très-partiale a vainement cherché dans ces dernières années à rattacher exclusivement cette solution à l’une des écoles philosophiques qui se disputent le domaine de la pensée ; c’est précisément, tout au contraire, une marque de sa valeur, qu’elle est sortie spontanément de toutes les écoles dites matérialistes ou spiritualistes, qui ont reconnu que l’élimination du surnaturalisme était la condition première des sciences.

Il n’y a donc pas de place entre les deux termes : ou admettre une création de toutes pièces ex nihilo, ou reconnaître que la substance a toujours été, ou tout au moins (ce qui revient au même pour nous), que nous ne pouvons concevoir son commencement. Sur la première hypothèse, M. A. Maury a tracé avec une grande précision le cercle vicieux dans lequel s’enferment les partisans d’une création ex nihilo. « Dieu, dit-il, ne pouvant être à nos yeux qu’une activité, qu’une force immatérielle et intelligente, il a dû, pour s’exercer, pour agir, produire perpétuellement un objet sur lequel il pût exercer cette activité, et cet objet est l’univers, autrement dit, pour nous servir d’un langage moins métaphysique et qui re-