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INTRODUCTION.

saurait se déduire ni de l’idée du néant qui, n’étant rien, ne peut rien, ni de l’idée de l’univers qui, une fois admise dans l’esprit, y porte avec elle l’idée d’avoir toujours été, ni enfin de l’idée de Dieu, car Dieu en présence d’un univers qu’il aime, qu’il gouverne, qu’il inonde des rayons de sa propre béatitude, constituant un ordre souverainement bon puisque autrement il n’existerait pas, cet ordre, le plus convenable actuellement, doit être le plus convenable aussi pour tous les temps imaginables… Si de toute éternité, Dieu a eu la puissance de produire l’univers, si de toute éternité sa sagesse en a formulé l’harmonie, si de toute éternité, sa bonté l’a aimé, n’est-il pas évident que de tout temps possible l’univers a dû exister et comparaître en réalité devant lui[1] ? »

Que maintenant en regard de ces déclarations rationalistes on place les formules de Spinoza et les métaphores de Hegel ; le principe : rien ne naît, rien ne meurt, aussi bien que les doctrines restaurées de Büchner, de Moleschott et de Vogt, et l’on reconnaîtra l’accord de toutes les doctrines naturalistes, qu’elles aient adopté l’hypothèse esprit ou l’hypothèse matière, sur cette question fondamentale.

On ne se méprendra pas sur le caractère philosophique des remarques qui précèdent et l’on ne confondra pas, je l’espère, l’origine et la cause.

  1. Jean Reynaud, Terre et Ciel, 1854, p. 219 et 220.