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INTRODUCTION.

quence d’une évolution, et non point une création, nous pouvons nous demander, sans craindre que l’on se méprenne sur le sens des mots, quelle est l’origine de la vie organique à la surface de la terre. De la terre elle-même il ne saurait être ici question, car il est impossible d’isoler son histoire de celle du système solaire.

Sachons seulement que notre planète a traversé des phases de constitution physique telles que des millions de siècles suffisent à peine pour laisser entrevoir une date dans la durée. Lorsque la terre brillait parmi les astres lumineux du système solaire, et que son atmosphère brûlante s’étendait dans l’espace de beaucoup au delà des limites qu’elle occupe aujourd’hui, nous savons qu’à sa surface aucune existence organique n’était possible dans les conditions que nous attribuons à la vie. Plus tard, le refroidissement, produit par le rayonnement dans l’espace, amène la formation d’une première écorce cristalline minérale continue, qui isole la masse externe ; puis les eaux recouvrent, sur une épaisseur plus ou moins considérable, la plus grande partie de cette écorce ; enfin, une atmosphère, où les proportions des éléments différaient de celles d’aujourd’hui, se superpose à la couche des eaux, et va servir à façonner les couches successives du globe.

« On a pensé, dit M. d’Archiac, que lors de l’apparition des premiers êtres organisés, la composition de