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LA VIE ORGANIQUE.

puissance. Une transformation continue suppose qu’en réalité aucun moment de la durée n’a marqué une forme complètement nouvelle, l’une n’avait pas cessé d’être quand l’autre commençait, en sorte que dans cet incessant mouvement vers un devenir inconnu, il est impossible de tracer une limite qui ne soit de pure convention. C’est seulement dans ce dernier sens, et avec ces restrictions, que l’on peut concevoir fictivement une origine à la planète, à la vie ou à l’être individuel. L’infiniment petit et l’infiniment grand enveloppent l’homme de toutes parts ; se dérober à cette condition suprême et lui opposer une fin de non-recevoir comme non scientifique, ce serait récuser les mathématiques elles-mêmes, que l’esprit positif place à la base du savoir humain, et qui ne peuvent ni déterminer le point où l’hyperbole rencontrera son asymptote, ni concevoir le lieu où deux lignes parallèles se rencontreront, ni limiter le nombre des moyens que l’on peut insérer entre deux termes d’une progression sans que pour cela l’exactitude de leurs solutions soit jamais contestée.


II

LA VIE ORGANIQUE


Il importe maintenant de rétrécir le sujet ; et s’il est bien entendu que l’origine est toujours la consé-