semblables entre eux qui sont descendus ou qui peuvent être regardés comme descendus d’une paire primitive unique par une succession ininterrompue de familles[1]. » Enfin, d’après l’admirable Dictionnaire de MM. Littré et Robin, l’espèce biologique doit être entendue dans le sens suivant, qui est déjà plus large que le précédent : « Collection d’individus descendant d’êtres vivants ou ayant vécu, qui se ressemblent plus entre eux qu’ils ne ressemblent à tous les autres, et susceptibles de se reproduire d’une manière continue entre eux ou isolément, suivant que les sexes sont réunis ou séparés, ou n’existent pas[2]. »
Allons plus loin, agrandissons encore la notion de l’espèce et de Buffon à Étienne Geoffroy, à Lamarck et à Darwin, il n’y a plus que des nuances. Buffon fait intervenir la notion de temps, il dit que l’espèce ne peut être saisie par l’homme que « dans l’instant de son siècle ; » Étienne Geoffroy introduit la variabilité par l’action des milieux ; Lamarck voulait la modification organique par la fonction, et Darwin établit la création de l’espèce, toujours transitoire, par la reproduction sélective de la variété. Dès lors, il n’y a plus que des individus, et nous pouvons reconnaître, avec M. Georges Pouchet dans son excellent Essai sur la pluralité des races humaines que « l’espèce est une collection ou suite d’individus caractérisés par un