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introduction.

pour les découvertes futures. On ne saurait trop le répéter, en effet, de ce que la faune contemporaine dérive de la faune préexistante, il ne s’ensuit pas qu’elle dérive de celle que nous connaissons jusqu’à ce jour ; il y a même toutes sortes de raisons qui nous obligent à admettre que le plus grand nombre des types actuels n’ont pas leurs ancêtres directs dans les espèces qui, jusqu’à présent, ont été décrites. Mais comme le nombre des espèces fossiles s’augmente chaque jour, chaque jour nous fait découvrir de nouveaux liens entre le monde passé et le monde actuel.

Il suit de là que jusqu’à présent la paléontologie ne fournit dans la plupart des cas aux partisans des transformations organiques qu’une explication rationnelle de la succession des formes. Comment obtenir une explication expérimentale ? Par l’examen des faits de variations spontanées et factices, de reproduction sélective naturelle et artificielle, et enfin des faits de métissage et d’hybridité.

Comment, et dans quelles limites et sous quelles influences les formes organiques peuvent-elles se modifier chez les individus, à l’état sauvage et domestique ? C’est là une vaste question qui, pour être traitée dans chaque détail, organe par organe, appareil par appareil, individu par individu, et influence par influence, réclamerait un immense concours d’études. M. Darwin, dans son chapitre sur les Lois de la variabilité, a rangé sous trois chefs principaux les in-