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Page:Huyghens - Traité de la lumière, Gauthier-Villars, 1920.djvu/116

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LES MAÎTRES DE LA PENSÉE SCIENTIFIQUE.

peut former de ce cristal des solides semblables à ceux qui lui sont naturels, qui produiront, dans toutes leurs surfaces, les mêmes réfractions régulières et irrégulières que les surfaces naturelles, et qui pourtant se fendront tout autrement, et point parallèlement à aucune des faces.

Que l’on en peut faire aussi des pyramides, ayant la base carrée, pentagone, hexagone, ou de tant de côtés que l’on voudra, dont toutes les surfaces aient les mêmes réfractions que les surfaces naturelles du cristal, hormis la base, qui ne rompra point le rayon perpendiculaire. Ces surfaces feront chacune avec l’axe du cristal un angle de 45 degrés 20 minutes, et la base sera la section perpendiculaire à l’axe.

Qu’enfin on en peut aussi faire des prismes triangulaires, ou de tant de côtés qu’on veut, dont ni les côtés ni les bases ne rompront point le rayon perpendiculaire, quoique pourtant ils fassent tous double réfraction aux rayons obliques. Le cube est compris parmi ces prismes, dont les bases sont des sections perpendiculaires à l’axe du cristal, et les côtés sont des sections parallèles à ce même axe.

De tout ceci il paraît encore, que ce n’est point du tout dans la disposition des couches dont ce cristal paraît composé, et selon lesquelles il se fend en trois sens différents, que réside la cause de la réfraction irrégulière, et que ce serait en vain de l’y vouloir chercher.

Mais afin qu’un chacun, qui aura de cette pierre, puisse trouver, par sa propre expérience, la vérité de ce que je viens d’avancer, je dirai ici la manière dont je me suis servi à la tailler et à la polir. La