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Page:Huyghens - Traité de la lumière, Gauthier-Villars, 1920.djvu/31

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TRAITÉ DE LA LUMIÈRE.


la suite que toutes les propriétés de la lumière, et tout ce qui appartient à sa réflexion et à la réfraction, s’explique principalement par ce moyen. C’est ce qui n’a point été connu à ceux qui ci-devant ont commencé à considérer les ondes de lumière, parmi lesquels sont M. Hook dans sa Micrographie, et le P. Pardies qui, dans un Traité dont il me fit voir une partie et qu’il ne put achever, étant mort peu de temps après, avait entrepris de prouver par ces ondes les effets de la réflexion et de la réfraction. Mais le principal fondement, qui consiste dans la remarque que je viens de faire, manquait à ses démonstrations, et il avait dans le reste des opinions bien différentes des miennes, comme peut-être l’on verra quelque jour si son écrit s’est conservé.

Pour venir aux propriétés de la lumière, remarquons premièrement que chaque partie d’onde doit s’étendre en sorte, que les extrémités soient toujours comprises entre les mêmes lignes droites tirées du point lumineux. Ainsi, la partie d’onde B G, ayant le point lumineux A pour centre, s’étendra en l’arc C E, terminé par les droites A B C, A G E. Car, bien que les ondes particulières, produites par les particules que comprend l’espace C A E, se répandent aussi hors de cet espace, toutefois elles ne concourent point en même instant à composer ensemble une onde qui termine le mouvement, que précisément dans la circonférence C E (Fig. 7), qui est leur tangente commune.

Et d’ici l’on voit la raison pourquoi la lumière, à, moins que ses rayons ne soient réfléchis ou rompus, ne se répand que par des lignes droites, en