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le quartier saint-séverin

huiles pour quinquets, école communale, rebut d’archives, enfin caserne de pompiers.

Le collège des Bernardins fut autrefois célèbre. On y piochait la théologie de six heures du matin à neuf heures du soir et les élèves devaient argumenter en latin et prendre des notes. Les exercices religieux y étaient durs et répétés et la nourriture brève. D’après les règles édictées en 1495 par Jean de Dijon, supérieur général de Citeaux, tout le monde devait assister aux matines, à la messe, aux vêpres et aux complies.

« Les matines seront sonnées, dit le règlement, l’hiver, à quatres heures du matin, et, l’été, à trois, et le coucher aura lieu à l’heure du couvre-feu de Notre-Dame. »

Le vivre était tel : du pain, une chopine de piquette, une demi-livre de bouilli, les jours gras, et deux harengs grillés ou deux œufs à la coque, les jours maigres.

Comme on le voit, les écoliers ne s’alimentaient guère mieux que les va-nu-pieds de notre temps ; leurs mœurs n’étaient sans doute pas beaucoup plus fraîches que celles de ces gens, car le règlement indique certains cas dont l’absolution est réservée au père abbé, et au nombre de ces cas figurent : la fréquentation des maisons mal famées et le vin bu en cachette au dortoir.

Quant au couvent, il ne paraît pas non plus que l’on y ait bien ardemment pratiqué le carême des sens, car,