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le quartier saint-séverin

mence chez ces gens subitement tirés de leur hébétude.

Mais ces petites fêtes se terminent généralement par des disputes ; les femmes, surexcitées par le bruit, s’écharpent, et les souteneurs s’en mêlent. Et Trolliet intervient ; pour mettre tout le monde d’accord, il assomme, sans parti pris, les lutteurs des deux camps, puis il empoigne les éclopés et, par la porte d’entrée que le bistro lui ouvre, il les précipite, la tête la première, dans la cour ; ce après quoi, il promène, en revenant à son comptoir, un regard circulaire sur le bétail de sa ménagerie et, voyant qu’aucun n’ose broncher, il crache.

VIII

La rue Saint-Séverin continue la rue Galande, mais entre le commencement de l’une et la fin de l’autre s’étend, derrière l’abside de l’église enfouie sous de malpropres masures, une petite place formée par le débouché de la rue Saint-Julien-le-Pauvre et de celle du Petit-Pont qui vient du quai et meurt, en enfantant cette rue Saint-Jacques que la plupart des anciens plans désignent sous le nom de « la Grand’Rue ». Dans sa Description de la ville de Paris au seizième siècle, Germain Brice dit qu’elle était habitée par des