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le quartier saint-séverin

actuel de l’église, un oratoire dans lequel il l’inhuma.

D’autres assurent que ce ne fut pas à ce Séverin-là que fut dédiée l’église, mais bien à un homonyme, fondateur du monastère de Château-Landon et abbé. d’Agaune ; celui-ci, appelé à Paris par Tranquillinus, médecin du roi Clovis, guérit ce monarque, que l’on jugeait perdu, par l’imposition de sa chasuble.

Pour tourner la difficulté, le Propre d’un office, édité en 1738 par le curé de la paroisse, imagina de fondre les deux saints en un seul. Après avoir été anachorète à Paris, il serait devenu abbé d’Agaune ; mais cette assertion ne tient pas debout et est formellement contredite par tous les textes. Un seul fait est certain, c’est qu’en 1050 Imbert, évêque de Paris, réclama cette chapelle au roi Henri Ier qui la détenait et la rendit ; or, le diplôme signé par ce souverain désigne expressément ce sanctuaire sous le nom d’ « Ecclesia sancti Severini solitarii ». Il appartient donc, selon toute vraisemblance, au solitaire.

Néanmoins, afin de contenter tout le monde, le clergé prit l’habitude de célébrer la fête des deux saints : du solitaire, le 23 novembre ; de l’abbé. d’Agaune, le 11 février.

Que reste-t-il de l’oratoire élevé par saint Cloud au sixième siècle ? Rien ; les Normands le brûlèrent. Imbert le réédifia au onzième siècle ; il disparut encore