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le quartier saint-séverin

Pour en revenir à la rue, elle titube le long de son église et elle est coupée, au coin du portail, par une sente que, dans son « Dit des rues de Paris », Guillot traite de ruellette et accuse, en des termes singulièrement crus, d’être une garenne de filles. Plus tard, au quinzième siècle, elle fut occupée, en partie, par le collège de Lisieux, qui fut transporté ensuite rue des Grès, puis rue Jean-de-Beauvais ; enfin elle eut pendant plus d’un siècle pour locataires les desservants de la paroisse et elle s’appela, tour à tour, ruelle de l’Archiprêtre, rue aux Prêtres, et fut enfin désignée sous le nom de rue des Prêtres-Saint-Séverin, qu’elle a gardé.

Une question maintenant se pose, celle de savoir quel est le saint qui a baptisé la petite basilique et placé sous son vocable tout le quartier.

De même que pour Saint-Julien-le-Pauvre, les avis diffèrent les uns prétendent qu’il s’agit de saint Séverin le Solitaire qui, sous le règne de Childebert Ier, se retira sur la rive gauche de la Seine, dans une celle, « s’exerçant de tout son pouvoir à contemplations divines », dit le P. Du Breul. Un ancien bréviaire parisien, qui renferme dans sa partie d’automne une vie de ce saint, raconte que le fils du roi d’Orléans, saint Cloud, vint se fixer auprès de lui et se fit moine ; puis, quand son maître mourut, il fonda, sur l’emplacement