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le quartier saint-séverin

construction des chapelles du midi, et c’est tout.

Saint-Séverin, si pauvre maintenant, fut riche au Moyen Âge ; pour aider à sa bâtisse, le pape Clément VI avait accordé des indulgences, et les dons affluèrent ; un in-folio de 1636 intitulé : « le Nouveau Martyrologe ou Mémoire des offices, obit, messes, saluts, prières, prédications et aumônes fondés en l’église parochiale de Saint-Séverin, à Paris, » les énumère longuement ; on y trouve, relatées aussi, les largesses de l’église, entre autres la fondation d’une école pour les pauvres écoliers qu’on nourrissait, puis, à propos de la sépulture des indigents, cette clause : « Il ne sera rien pris pour la sonnerie, parements, poille, argenterie et ouverture de terre aux convois et services des prisonniers décédés dans le Petit-Châtelet, des pauvres honteux et des pauvres serviteurs et servantes ».

De son côté, l’abbé Lebeuf a constaté, dans un compte de fabrique portant la date de 1419, cette coutume touchante d’avoir, l’hiver, un grand manteau pour le jeter sur les épaules des pauvres femmes qui, après leurs couches, venaient entendre la messe de relevée, « afin de les tenir chaudement », dit le texte.

Un autre usage s’est également perpétué pendant tout le Moyen Âge. Bien que l’église ne fût point consacrée sous son vocable, on y vénérait d’une dévotion toute particulière saint Martin, patron des voyageurs