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le quartier saint-séverin

à cheval. Une part du fameux manteau avait été, en effet, transmise comme relique, à Saint-Séverin, par les chanoines de Saint-Martin-de-Champeaux, en Brie. On brûlait en son honneur des cierges, et pour préserver leurs bêtes des maladies et des accidents, les voyageurs les faisaient marquer avec la clef de fer, rougie au feu, de la chapelle vouée à ce saint. Les étudiants venus à cheval de leur province pour suivre les cours de l’Université de Paris agissaient de même et, afin de remercier le grand Thaumaturge des Gaules de les avoir protégés durant le voyage, ils fixaient, dès leur arrivée dans la ville, les fers de leur monture sur la porte qui s’ouvre, au-dessous de la petite horloge du quinzième siècle, là où la rue des Prêtres prend en écharpe la rue Saint-Séverin. Un bas-relief de Maillet, placé en 1853 sur le tympan de ce porche, évoque le souvenir de cette dévotion si parfaitement abolie qu’il n’y a même plus dans cette église un autel voué à cet Élu ; ce bas-relief est médiocre, et le portail même que le mauvais goût de notre époque le charge d’orner ne mérite qu’on l’examine qu’à cause des inscriptions en petites capitales gothiques qui sont gravées sur les cadres en pierre de sa baie. Elles rappellent aux fossoyeurs les obligations de leur métier ; on y peut déchiffrer celle-ci : qu’ils devaient nettoyer les voûtes et toute l’église le jour de la Saint-Martin d’été, à cause