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le quartier saint-séverin

frappée de sept coups de tranchet et transférée à l’Hôtel-Dieu, où elle mourut.

Quels abîmes d’âme séparaient la prostituée de cette sainte pleurant les méfaits des Flore de son temps dans la nuit sans aube d’une tombe ! Mais l’ancienne solitaire doit encore intercéder là-haut pour les descendantes de celles que les supplices qu’elle s’infligeait ici-bas sauvèrent ; et elle prie sans doute pour la pauvre vaurienne qui a mérité le pardon de ses péchés, peut-être, car elle n’était pas résolument mauvaise et elle se montrait même humble et douce, quand elle n’avait pas par trop bu.

IX

En 1410, la fabrique de l’église Saint-Séverin acheta l’hôtel des abbés des Eschallis, contigu au cimetière qui s’éployait au sud, tout le long des bas côtés de la nef, et elle créa sur cet emplacement de nouveaux charniers. Construits ainsi que des galeries de cloîtres, dallés, voûtés, surmontés de délirantes gargouilles, ils furent ensuite historiés d’épigraphes, ornés de tableaux, tendus, les jours de fêtes carillonnées, de tapis de haute lice.

L’on y enterra, pendant deux siècles, les familles du quartier, puis, en 1674, une délibération du