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le quartier saint-séverin

et limpide, seulement on ne put l’utiliser, parce qu’elle croupissait au contact de l’air.

Mais, comme toujours, l’hyperdulie stimule la rage des forces déchues ; aussi n’est-il pas surprenant que des sacrilèges et des hérésies se soient rencontrés dans l’histoire de ce sanctuaire.

Le souvenir de l’un de ces sacrilèges, commis au mois de septembre 1693 par une femme qui se rua sur le calice que tenait le prêtre et renversa le précieux Sang, est demeuré si vivace que l’on continue actuellement à faire, le premier dimanche de septembre, une procession autour de la nef, pour réparer cet attentat.

Mais ce n’est là qu’un acte isolé ; ce qui est plus typique et plus probant, ce fut la persistance de l’hérésie dans ces lieux ; alors que le jansénisme avait disparu de presque toutes les paroisses de Paris, il se maintint à Saint-Séverin, là justement où le culte de la Vierge était et le plus fidèle et le plus vif.

Cette secte avait, il faut bien le dire, élu domicile depuis de longues années dans le quartier. Le diacre Pâris avait longtemps séjourné rue de la Harpe, puis il avait été promu supérieur de la communauté des clercs de Saint-Côme, très voisine de Saint-Séverin, et il s’était livré à une propagande effrénée dans ses alentours, prônant partout la doctrine de Jansénius, agis-