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le quartier saint-séverin

jeûnes et, un beau matin, elles déguerpirent, et leurs positions furent occupées par les sœurs de Sainte-Marie, puis par les filles de Saint-Vincent-de-Paul.

Le jansénisme était vaincu ; les quelques ouailles dissidentes qui restaient, touchées par la sainteté de M. Hanicle, se rendirent, et ce fut même l’une d’elles qui fit don à l’église de sa statue de la Vierge placée dans l’abside, de cette Vierge, si grossièrement femme, sculptée par ce Bridan dont l’Assomption, tout à la fois fade et charnue, souille encore le maître-autel de la basilique de Chartres ! — Et dire qu’il y a dans le square de Cluny, à deux pas, une si ancienne et si belle madone qui s’effrite sous la pluie et qui serait si bien à sa place dans la chapelle du fond de Saint-Séverin !

Depuis ce temps, c’est-à-dire avant même la mort de M. Hanicle, survenue en 1869, l’hétérodoxie avait complètement disparu et l’on n’en entendit plus depuis lors parler. Cependant, à titre de renseignement, il est utile de signaler un fait étrange qui s’est passé, après 1840, à l’insu du clergé, dans ce sanctuaire.

Un ami de Mickiewicz, un Polonais, que cite Erdan dans son tome II de la France mystique, André Towianski, inféodé à la secte de Vintras dont il se sépara par la suite pour se déclarer une réincarnation de Napoléon et prêcher une série d’erreurs qui se rapprochent de celles professées par les Vaudois et par