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le quartier saint-séverin

iii

En ce lieu où, entre deux cabarets sans éclat, la rue de la Huchette se termine, la rue de la Bûcherie commence avec un marchand de vins rajeuni par un maquillage de bleu de nerfs nus et de rouge sang. Cette voie longeait naguère le port au bois et était, en grande partie, peuplée par des déchargeurs de bateaux et des bûchiers. Dans la Taille de Paris, on relève le nom de ces artisans, charpentiers pour la plupart, de pères en fils, vivant sur le bord de la Seine, fréquentant les bateliers de la rue de Bièvre.

Mais cette petite population s’écartait de la partie de la rue qui confinait à la ruelle des Rats et à la sente du Feurre. Là, l’aspect des cahutes changeait ; l’on entrait dans le quartier des étudiants ; à l’endroit même où se dressent les annexes de l’ancien Hôtel-Dieu s’élevaient, au Moyen Âge, de nombreux hôtels, hôtels du Cygne couronné et de Saint-Pierre, du Lion d’argent, de Saint-Georges, du Cheval blanc et de la Trinité, du Poing d’or et de la Main d’argent, d’autres encore, dont le dernier, faisant le coin de la rue Saint-Julien-le-Pauvre, portait l’enseigne de l’Image de Notre-Dame.

À l’heure actuelle, la rue de la Bûcherie n’est habitée par aucun débardeur, car ses marchands de bois émi-