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le quartier saint-séverin

y érigea une chapelle dédiée à la sainte Vierge, à saint Nicolas et à sainte Catherine, mais une chapelle close dont les portes ne s’ouvraient que lorsque l’Université tenait séance. Elle existait encore en 1781, convertie en amphithéâtre, mais la Faculté de médecine l’abandonna pour se transférer dans le monument situé au coin de la rue de la Bûcherie et de la rue d’Arras, nommée ensuite rue des Rats. L’étymologie de ce nom reste douteuse ; si l’on en croit Guillot,

La rue d’Aras
Où se nourrissent maints grands rats,

percée au xiiie siècle sur le clos Mauvoisin, aurait été infestée par les fréquentes portées de ces rongeurs ; mais Guillot est un poète si médiocre qu’il est bien capable d’avoir ajouté le second vers pour fournir une rime au précédent. Quand un peu plus loin, il cite la rue Galande, il la qualifie de la sorte :

Où il n’y a ni forêt ni lande.

Comme il n’y en avait pas davantage dans les autres ruelles, cette remarque saugrenue indique bien que ce guide des rues chaudes » chevillait de son mieux, écrivait n’importe quoi, pour versifier sa nomenclature qui, malgré tous ces remplissages, demeure exacte.

Quoi qu’il en soit, cette rue des Rats prit, en 1829,