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le quartier saint-séverin

plus qu’une minable souillon, fut vraiment curieuse à visiter, au Moyen Âge.

Elle servait d’étable à tout un troupeau de filles. Les maisons qui cernaient alors l’église, dont elle prit le nom, sont connues ; il y avait, au coin de la rue de la Bûcherie, la maison de l’Image de Notre-Dame, puis celles de la Granche, du Paon, de l’Écu de France, de l’Image de Saint-Julien, de la Nef d’argent, enfin celle des Chappeleiz, à l’angle de la rue Galande.

Qu’étaient ces bâtisses ? des hôtels particuliers ou des auberges ? La Taille de Paris ne contient aucun renseignement qui puisse nous fixer sur elles. Elle ne cite aucune hôtellerie et ne taxe que des barbiers, des regrattiers, des tonneliers, des fourbisseurs d’armes, des crieurs. Trois tavernes en tout dans la rue, payant un impôt variant de cinq à dix-huit sols. De son côté, Guillot est bref, il inhume la rue en deux vers :

Puis la rue Saint-Julien
Qui nous garde de mauvais lien.

Et il se tait également sur l’église.

Saint Julien
Qui héberge les chrétiens,


dit, à son tour, l’anonyme qui rima, au treizième siècle, les Moustiers de Paris, était invoqué pour trouver un bon gîte, et tout voyageur récitait en son