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le quartier saint-séverin

apercevoir un autel garni de fleurs de cuivre et de roses artificielles placées sous globe, comme l’on n’en voit plus que sur les cheminées d’auberges, en province.

Ce que cette pâtisserie montée est laide et miteuse et ce qu’elle est de mauvais goût ! C’est triste à dire, mais l’impression que l’on éprouve devant ce décor qui coupe en deux l’église, c’est une impression de petit théâtre en plein vent, de baraque foraine, de scène improvisée dont la table de communion forme la rampe. L’on s’en veut d’évoquer dans un sanctuaire de telles images, mais elles sont si justes et si confirmées par les incessantes allées et venues des ministres orientaux, s’avançant du fond de la scène, pendant la messe, pour parler au public, devant la rampe, qu’elles s’attestent, qu’elles s’imposent.

Et tandis que l’on se vitupère, six adolescents à profils de béliers, coiffés de cheveux en laine noire, entrent et s’installent dans l’espace compris entre la barre eucharistique et la clôture ; ce sont les élèves de l’École de Saint-Jean-Chrysostome qui vont faire office de maîtrise.

Le prêtre et le diacre se sont revêtus des costumes sacerdotaux, l’un est accoutré d’une chasuble blanche brodée d’or et il a sur la tête un boisseau noir et un voile ; l’autre est affublé d’une robe d’un