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le quartier saint-séverin

que l’on crie des Kyrie Eleison dans des flots d’encens. À noter aussi que les trois oraisons de la messe latine après la communion sont contenues en une seule dans le rite grec, et celle-là est une merveille de reconnaissance et d’humilité, de tendre espoir. Devant l’extraordinaire beauté de telles suppliques, l’on voudrait échapper à la hantise foraine de ce milieu, réprouver cette idée, qui vous obsède devant la mesquinerie de ce spectacle, que la messe ainsi célébrée est une messe restée dans sa gangue, une messe non taillée et non sertie dans une monture, mais un détail vraiment douloureux pour un croyant achève de vous consterner, de vous réduire, celui de la communion sous les deux espèces.

Cette façon, en effet, après avoir fouillé dans le calice où l’apparence du pain fermenté se détrempe, de communier des gens debout, à la suite, avec une cuillère qu’on n’essuie pas, a vraiment quelque chose de pénible et de choquant, et l’on aurait envie de s’indigner, si l’on ne savait que ce mode est orthodoxe et prescrit pour toutes les Églises de l’Orient. En tout cas, l’on admire plus encore le tact et la sagesse de l’Église latine, interdisant l’Eucharistie sous les deux formes aux fidèles et ne leur servant, devant une blanche nappe, le corps et le sang de Notre-Seigneur que sous l’aspect très pur d’un léger azyme.