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le quartier saint-séverin

Enfin, une fois sorti de Saint-Julien-le-Pauvre et retombé dans le dédale de ses vieilles rues, l’on se dit que ces mœurs n’ont dans ce quartier aucun sens. Cette intrusion du Levant dans la paroisse de Saint-Séverin est absurde ; elle est en désaccord absolu avec les alentours. Qu’on transfère, si l’on veut, le culte grec dans des rues habitées, de l’autre côté de l’eau, par les rastas, mais que l’on fasse de l’antique chapelle de Saint-Julien, qui prie depuis sa naissance pour les pauvres de Paris, la chapelle ouverte d’un cloître ; elle en a et la physionomie et la taille. On la voit très bien rendue aux Augustines de l’Hôtel-Dieu ou concédée à celui des ordres qui est spécialement chargé de soigner et d’évangéliser le peuple, aux Franciscains ; elle aurait alors sa raison d’être et vivrait, au lieu de moribonder devant les quatre pelés et le tondu qui y entrent, le dimanche, et, effarés par les bêlements de jeunes hommes à têtes de moutons noirs, finissent généralement, sans attendre que la cérémonie se termine, par déguerpir.

V

Jadis le quartier Saint-Séverin s’usait, en projetant comme au travers des boyaux comprimés de ses sentes la dernière nappe de ses boues sur la place Maubert,