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le quartier saint-séverin

allée avait été percée dans les terrains occupés par l’hôtel de ce nom. Cette impasse renfermait, il y a quelques années, un tapis-franc où l’on buvait et dormait jusqu’à deux heures du matin, ainsi que dans le Château-Rouge de la rue Galande, mais il fut fermé à la suite d’une série de meurtres ; l’endroit était d’ailleurs privilégié, car il avait servi, au dix-huitième siècle, d’officine à trois empoisonneuses que l’on découvrit, un matin, asphyxiées par les exhalaisons des drogues en train de cuire sur leurs fourneaux.

Avec la place Maubert, son impasse et la rue Maître-Albert, nous touchons à l’ancien monastère des Bernardins qui limitait l’étendue de cette paroisse.

Ce cloître tenait tout l’espace compris entre la rue actuelle des Bernardins, le quai de la Tournelle, la rue Saint-Victor, et la rue du Cardinal-Lemoine ; il apparaît, immense, sur le plan de Turgot, mais dans l’espace qu’il enserre figurent des maisons habitées par des particuliers, un sanctuaire et un collège : d’abord, au coin du quai, l’hôtel de Bar, devenu hôtel de Nesmond, puis converti au dix-septième siècle en un couvent de Miramiones ; ensuite, et également sur le quai, l’hôtel du président Rolland ; ces deux immeubles existent encore : l’un est une distillerie, l’autre est la pharmacie centrale des hôpitaux ; puis, d’un autre côté, l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, bâtie sur un clos connu