Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/253

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expulser la coquine sans grosse dépense et sans éclat.

— Qu’est-ce que vous entendez par « sans grosse dépense » ?

— Dame, une cinquantaine de francs au plus.

— Sans les meubles ?

— Bien entendu, sans les meubles... Je les ferai emballer et revenir ici par la petite vitesse.

— Parfait, conclut M. Lambois qui rapprocha sa chaise du poêle à la porte chatière duquel il tendit péniblement son pied droit gonflé de goutte.

Maître Le Ponsart humait un petit verre. Il retint le cognac, en sifflant entre ses lèvres qu’il plissa de même qu’une rosette.

— Fameux, dit-il, c’est toujours le vieux cognac qui vient de l’oncle ?

— Oui, l’on n’en boit pas de pareil à Paris, fit d’un ton catégorique M. Lambois.

— Certes !

— Mais voyons, reprit le notaire, bien que mon siège soit fait, comme on ne saurait s’entourer de trop de précautions, récapitulons, avant mon départ pour la capitale, les renseignements que nous possédons sur le compte de la donzelle.

Nous disons que ses antécédents sont inconnus, que nous ignorons à la suite de quels incidents votre fils s’est épris d’elle, qu’elle est sans éducation aucune ; — cela ressort clairement de l’écriture et du