Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/254

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style de la lettre qu’elle vous a adressée et à laquelle, suivant mon avis, vous avez eu raison de ne pas répondre ; — tout cela est peu de chose, en somme.

— Et c’est tout ; je ne puis que vous répéter ce que je vous ai déjà raconté ; quand le médecin m’a écrit que Jules était très malade, j’ai pris le train, suis arrivé à Paris, ai trouvé la drôlesse installée chez monsieur mon fils et le soignant. Jules m’a assuré que cette fille était employée chez lui, en qualité de bonne. Je n’en ai pas cru un traître mot, mais, pour obéir aux prescriptions du médecin qui m’ordonnait de ne pas contrarier le malade, j’ai consenti à me taire et, comme la fièvre typhoïde s’aggravait malheureusement d’heure en heure, je suis resté là, subissant jusqu’au dénouement la présence de cette fausse bonne. Elle s’est d’ailleurs montrée convenable, je dois lui rendre cette justice ; puis le transfert du corps de mon pauvre Jules a eu lieu sans retard, vous le savez. Absorbé par des achats, par des courses, je n’ai plus eu l’occasion de la voir et je n’avais même plus entendu parler d’elle, lorsqu’est arrivée cette lettre où elle se déclare enceinte et me demande, en grâce, un peu d’argent.

— Préludes du chantage, fit le notaire, après un silence. — Et comment est-elle, en tant que femme ?

— C’est une grande et belle fille, une brune avec des yeux fauves et des dents droites ; elle parle