Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/287

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

s’écria Sophie indignée de ces suppositions ; le médecin n’était même pas venu... puis il m’aimait bien et...

Maître Le Ponsart étendit la main.

— Bien, bien, fit-il, cela suffit, et, un peu vexé d’avoir fait fausse route et de n’avoir pu, avec le chiffre des mois, confondre la femme, il ajouta aigrement : Je me doutais déjà que des excès avaient dû causer la maladie et hâter la mort de Jules, maintenant, j’en ai la certitude ; quand on n’est pas plus fort que n’était le pauvre garçon, c’est véritablement malheureux de tomber sur une personne qui est... voyons, comment dirais-je, trop bien portante, trop brune, fit-il, très satisfait de cette dernière épithète, qu’il estimait à la fois concluante et exacte.

Sophie le regarda, stupéfiée par cette accusation ; elle n’avait même plus le courage de répondre, tant les actes qu’on lui reprochait lui semblaient inouïs ; cette idée qu’on pouvait imputer à son affection la mort de cet homme qu’elle avait soigné, jour et nuit, l’atterra ; elle étrangla, puis ses larmes qui semblaient taries recoulèrent de plus belle.

Pendant ce temps, le notaire se faisait cette réflexion que ces pleurs ne l’embellissaient pas : ce ventre qui sautait dans la saccade des sanglots lui parut même grotesque.

Cette réflexion ne le disposait pas à la clémence ;