Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/325

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jeune fille qu’elle embrassa, en la consolant avec des larmes.

Cette explosion crispa le notaire ; mais il eut soudain un sourire de triomphe : des pas de rouliers ébranlaient enfin les marches, au dehors. Un coup de poing s’abattit sur la porte qui roula ainsi qu’un tambour.

Le notaire ouvrit ; des déménageurs déjà ivres emplirent les pièces.

— Tiens, dit l’un, v’la la bourgeoise qui tourne de l'œil.

— Bien vrai, je ne sais pas si elle est pleine, fit un autre, en lui regardant le ventre, et il s’avança, l'œil gai, pour prendre dans ses bras Sophie qui s’affaissait sur une chaise.

Madame Champagne écarta d’une geste ces pandours.

— De l’eau ! de l’eau ! cria-t-elle, affolée, tournant sur elle-même.

— Ne vous occupez pas de cela et dépêchons, dit Maître Le Ponsart aux hommes ; — je me charge de Mademoiselle, et pas de comédie, n’est-ce pas ? fit-il, marchant, exaspéré, sur la papetière dont il pétrit nerveusement le bras ; — allons, triez ses affaires et vite, ou moi j’emballe, au hasard, le tout, sans plus tarder.

Et il décrocha, lui-même, des jupons et des camisoles pendus à une patère et les jeta dans un coin, tandis que Madame Champagne finissait de frotter, en