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V




André goûta une joie d’enfant lorsqu’il fut installé dans son nouveau logement. Après les courses furibondes aux quatre coins de Paris pour acheter les ustensiles qui lui manquaient, après les angoisses du déménagement effectué comme d’habitude par des maçons au trois quarts ivres, les difficultés à caser les meubles sans contrarier le jeu des fenêtres et des portes, les batailles contre la brique des murs qui repoussait et tordait les clous, les fatigantes recherches, à quatre pattes, dans le tas des volumes vidés en bloc sur le parquet, André, avec l’aide de Cyprien, était enfin parvenu à organiser son intérieur. Il avait repris toute sa gaieté, flânait pendant des journées entières, décraquelait ses faïences avec de l’eau de javelle, ravivait avec les feuilles restées au fond de sa théière, les couleurs de ses tapis, rêvait à des améliorations de confortable, à de nouveaux achats de bric-à-brac et de livres.

Une semaine s’était écoulée ; tout était définitivement en ordre ; les papiers rangés sur la table prête pour le travail. Il avait recommencé avec Mélanie son petit train-train.