Page:Huysmans - En menage - ed Fasquelle 1922.djvu/229

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Le samedi matin, André se réveilla en sursaut ; dans son esprit encore flottant, l’idée qu’il allait revoir Jeanne jaillit aussitôt. Il s’était endormi, la veille, en pensant à elle, il se réveillait sans que la nuit eût rien changé au cours de ses réflexions, Il s’assit sur son séant, revêtit un gilet de tricot, à manches, qu’il mettait, le matin et le soir, pour fumer et pour lire, roula une cigarette et, les bras relevés, en anse de chaque côté de la tête, il se posa cette question :

Faut-il prévenir Mélanie que la petite viendra, ce soir, ou faut-il ne rien lui dire ?

Il ne doutait point par exemple que, dans un cas comme dans l’autre, la bonne n’allongeât une mine bourrue et un nez pincé, mais ses prévisions s’arrêtaient là. – Comment prendrait-elle la chose ? – Il était très inquiet, craignant qu’elle ne jouât son va-tout et n’exprimât péremptoirement sa résolution bien arrêtée de ne servir personne autre que son maître.

Au fait, poursuivit-il mentalement, je la paie pour soigner mon intérieur de garçon, et non pour obéir à