Page:Huysmans - En menage - ed Fasquelle 1922.djvu/233

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chassé par des voitures, le trottoir, aperçut Jeanne qui descendait avant l’heure, précédée de son amie veuve, et de nouveau, il les accompagna au restaurant. Après avoir, comme l’avant-veille, bu un verre de café, et, étouffé sous son paletot, il commença à dessiner avec du noir d’allumette sur le blanc taché de bleu de la nappe, une vague et sommaire topographie des lieux qu’il occupait.

— Tu vois bien, dit-il à Jeanne, voici la maison : ici la porte cochère et une allée aboutissant en ligne directe à un grand mur ; de chaque côté de cette allée, un corps de bâtiment ; – eh bien, c’est dans le bâtiment de droite, juste à ce point-ci, là ou j’écrase du noir, que débouche mon escalier, tu n’as qu’à grimper jusqu’au dernier étage. – Voilà donc le programme, que nous allons suivre : j’entrerai le premier, tu viendras, deux minutes après, et je t’attendrai en haut ; tu as bien compris, n’est-ce pas ?

— Oui, c’est entendu, je prends à droite et je monte aussi haut que je puisse monter.

— C’est cela même.

— Ah bien, et si le concierge s’informe où je vais ?

— Dame, reprit André un peu hésitant, dame, tu diras alors que tu as une lettre pressée à me remettre ; attends, je vais en préparer une et il se fit apporter de quoi écrire, cacheta une enveloppe vide et posa dessus son adresse.

— Et puis… et puis… conclut-il, en se tirant les